L’âge, une vieille question :
Quand nos juniors seront-ils assez âgés pour prendre la relève de l’entreprise… ?
(…et les parents pas trop vieux ?)
ou : quand le successeur est-il suffisamment mûr ou adulte pour assumer seul la responsabilité de l’entreprise ? “Prévoyez suffisamment de temps”.
C’est un conseil que l’on entend souvent lorsqu’il s’agit de la succession d’une entreprise.
Le fait que la succession d’une entreprise prenne beaucoup de temps est connu depuis longtemps et a été prouvé à maintes reprises.
On sait également qu’une succession au sein de la famille (FBO) prend beaucoup plus de temps qu’une vente à l’extérieur de l’entreprise — à condition que l’entreprise soit digne d’être succédée et qu’elle soit capable de le faire.
Le facteur temps est inévitablement associé au facteur “âge”, tant pour la génération qui transmet que pour celle qui reprend.
Des analyses ont montré que l’âge des cédants est nettement plus élevé dans le cas d’une “succession familiale” chez le vendeur (64 ans) que dans le cas d’une succession par des personnes externes à l’entreprise (58 ans).
Inversement, les successeurs familiaux sont en moyenne beaucoup plus jeunes (36 ans) que les successeurs externes à l’entreprise (42 ans). En conséquence, les successeurs intrafamiliaux sont-ils moins “mûrs & prêts” pour la succession d’entreprise — en termes d’âge ? L’âge implique une certaine sagesse et autorité et est associé à plus ou moins d’émotions selon la constellation des personnes impliquées.
Cela peut entraîner des difficultés lors de la transmission proprement dite.
Ainsi, bien que suffisamment de temps ait été prévu et que le processus de succession ait été mené à bien, le successeur ne peut pas (encore) assumer toutes les responsabilités, car le “vieux monsieur” est attaché à son entreprise : “Mon fils Max ne peut pas encore le faire !”
Si l’on parle ainsi du fils de 45 ans, doté d’une bonne formation et d’une force entrepreneuriale, il s’agit probablement plus de “faire confiance” (et de “pouvoir”) que de la question répandue de “pouvoir” ou de “vouloir”.
Cette situation est récurrente dans les entreprises familiales. Un successeur externe ne se prêterait pas à un tel “jeu”. Non seulement l’ensemble du processus de succession doit être soigneusement planifié, mais la phase de “transmission proprement dite” doit également être pensée concrètement, étape par étape, à l’avance. Dans le meilleur des cas, la transmission proprement dite est “programmée” de manière classique, et une répartition des rôles et des tâches est discutée, convenue et planifiée à l’avance.
Cela facilite également la communication aux collaborateurs : à partir de quand n’y a‑t-il plus qu’un seul chef dans l’entreprise ? Quel est le bon moment ou le bon âge pour passer le relais ? Les maisons royales servent souvent d’exemples illustratifs : on parle par exemple du “syndrome du prince Charles” lorsque la reine ne peut ou ne veut pas céder sa place et que ses sujets parlent déjà de son petit-fils comme roi. Parallèlement, des maisons royales comme celles des Pays-Bas ou d’Espagne montrent que la succession peut être organisée en toute connaissance de cause — avant que l’on ne puisse plus rien faire soi-même. Selon le type de succession, le transfert de responsabilité est un processus plutôt court ou accompagné sur une plus longue période.
Les successions intrafamiliales ont tendance à durer plus longtemps que les successions externes à l’entreprise.
C’est pourquoi l’attention doit être portée avant tout sur la période de coexistence de deux générations dans l’entreprise. Indépendamment de la forme de la succession, le transfert de responsabilité peut également être adapté à la “maturité” du successeur.
Par exemple, dans le cas d’une succession intrafamiliale, la période de temps passée ensemble dans l’entreprise peut être un peu plus longue.
Toutefois, le junior et le senior ne doivent pas se mettre en travers de la route et le senior ne doit surtout pas gêner le junior.
Soutenir le fils Max — l’accompagner dans sa nouvelle tâche — et pouvoir dire avec fierté : “Mon fils Max fait cela maintenant, il peut le faire (presque mieux que moi) !
Tel devrait être l’objectif à la fin d’un processus de transmission.
Avoir confiance dans les compétences du junior ou de la fille et profiter d’une retraite bien méritée.
Et il ne faut pas oublier une chose : Au cours des 30 dernières années, les prédécesseurs ont eux aussi fait des erreurs et donc acquis de l’expérience.
Ces expériences ont fait d’eux les patrons d’entreprise expérimentés qu’ils sont aujourd’hui.